I) Composition des arômes
1.Cinq famille d’arôme
1.1 Arômes naturels
1.2 Arôme de synthèse
1.2.1Les arômes identiques au naturel
1.2.2 Les arômes artificiels
1.3 Les arômes culinaires
1.3.1 Arôme de fumée
1.3.2 Arôme de transformation
2. Odeur et constitution chimique
2.1Les composés caractéristiques d'un arôme
2.1.1 Un seul composé donne la note aromatique typique du produit alimentaire
2.1.2 Plusieurs composés peuvent reproduire ou donner l'illusion de l'aliment
2.1.3. Molécules seules
2.2Composées plus rare d’un arôme
2.2.1 Enantiomere
2.2.2 Des molécules différentes pour des perceptions identiques
2.2.3 Quelques arômes complexes
2.2.4 Quelques exemples d’arômes complexes
2.2.4.1 L’arôme de viande
2.2.4.1 L'arôme de fraise
2.3 Groupes osmophores et influence de la géométrie des molécule sur l'arôme
2.3.1 Groupes osmophores
2.3.2 Géométrie des molécules
3. Synthèse d'un arôme de banane
3.1 Objectifs et principes de l’expérience
3.1.1 Objectifs
3.1.2 Principes
3.2 Préparation de l’ester
3.2.1 Protocole expérimental de la synthèse
3.2.2
Résultat
3.3 Extraction et purification de l’ester
3.3.1 Protocole expérimentale et explications
3.4 Conclusion
Introduction:
Comment
pouvons nous définir la composition d’un arôme? Pouvons nous classer
les arômes ? Existe t-il une “composition type” des arômes ?
Rappelons
tout d’abord que les arômes sont des molécules dites volatiles, c’est
pourquoi, de façon général, un arôme doit avoir une masse molaire
moyenne (entre 30 et 300 g.mol-1).
Pour
une bonne perception par le cerveau humain, un arôme doit avoir une
concentration minimale en terme d’odeur et il doit être très soluble
afin de pouvoir traverser le mucus nasal et atteindre l’épithélium
olfactif (voir partie II).
Les molécules aromatiques ont été découvertes par Kekulé (chimiste allemand)à la fin du XIX ième siecle Des
chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle il y aurait “10 odeurs
primaires” renvoyant chacune à des molécules odorantes très spécifiques.
1. Cinq Famille d'arôme
La
législation européenne classe les arômes alimentaires en deux familles,
les arômes naturels et les arômes de synthèse, mais nous avons choisit
de les répertorier en 5 familles, elles même répertoriées dans deux
grandes familles. Certaines familles d'arômes n’étant pas répertoriées
dans la législation européenne car étant des familles d'arôme purement
culinaire.
1.1Les arômes naturels
Les
arômes naturels sont obtenus à partir de matières premières, végétales
ou animales. Le terme "naturel" signifie uniquement qu’il s’agit d’une
substance biologique issu de la nature.
On
connaît plus de 15 000 molécules odorantes pures. Une fois combinées
les unes aux autres de façon différentes elles peuvent donner une
infinité d'arôme.
Les
arômes naturels doivent, cependant, n'avoir subi que les
transformations nécessaires à leur extraction (cf partie utilisation
arôme).
Par exemple, l'arôme de Vanille est un arôme naturel.
1.2.Les arômes de synthèses
Les
arômes de synthèse se répartissent en deux catégories : les arômes
identiques à ceux que l'on trouve dans la nature et les arômes
artificiels.
1.2.1.Les arômes identiques naturels
Les
arômes identiques au naturels sont obtenus pas synthèse, grâce à des
produits chimiques, et reproduisent exactement la composition chimique
d’un arôme naturel choisit. C'est une copie parfaite de la molécule.
Par exemple, la vanilline est la copie exacte de l’arôme de la vanille.
1.2.2.Les arômes artificiels
Les
arômes artificiels sont créés par les aromaticiens, ils proviennent
directement des laboratoires et dépendent, uniquement, de l’imagination
du chimiste grâce auquel plusieurs milliers d’odeurs sont développées.
Ce sont des arômes qui n'existent pas dans la nature, ou modifient un
arôme naturel en un arôme “plus fort” .
Par exemple, l'éthylvanilline est de deux à quatre fois plus puissant que la vanilline.
1.3 Arômes culinaires
Les deux autres familles d'arôme que nous allons voir ne sont quasi exclusivement utilisés dans le domaine culinaire.
1.3.1.Les arômes de fumée
Les
arômes de fumée sont obtenus par la combustion de bois odorants. Ils
sont des produits extraits de fumée. Le but étant de leur donner un
goût, une odeur ”fumée”.
Par exemple, ils sont souvent utilisés dans des produits alimentaires tel que les charcuteries, de biscuits salés, de sauces...
1.3.2.Les arômes de transformation
Les arômes de transformations sont obtenus par la réaction de Maillard, (les réactions de Maillard sont des réactions chimiques que l'on peut observer lors de la cuisson d'un aliment ; elles correspondent à l'action des sucres sur les protéines, et sont en particulier responsables du goût caractéristique des viandes rôties)
une réaction chimique observable lors de la cuisson des aliments, c’est
l’action des sucres sur les protéines (elle est responsable du goût
rôti de la viande, par exemple). Ces arômes sont donc obtenus en
chauffant plusieurs ingrédients.
Par exemple, tous les produits industriels comme les soupes, sauces, plats cuisinés, charcuteries, aides culinaires… sont des arômes de transformation.
2. Odeur et constitution chimique
Les
arômes sont constitués de molécules, ils ont donc forcément une
structure chimique. En revanche il n’est pas nécessaire que cette
structure possède des groupes caractéristiques particuliers ou qu’elle
soit réactive chimiquement.
Néanmoins, la présence de certains groupes caractéristiques confère aux molécules une odeur spécifique.
Les molécules d’arôme sont des composés organiques (un composé est une espèce chimique constituée d’au moins deux éléments chimiques différents, un composé organique est un composé dont l’un des éléments chimiques constitutifs est l’élément carbone. Ce composé peut être d’origine naturelle ou produit par synthèse)
de faible masse moléculaire dont la tension de vapeur à la pression
atmosphérique et à température ambiante est suffisante pour provoquer la
volatilisation dans l’atmosphère gazeuse et produire un stimulus
olfactif au contact de la muqueuse olfactive (cf perception).
Un arôme naturel est constitué de plusieurs centaines de composés volatils dont la
plupart
ont été identifiés. Chaque jour la liste des constituants identifiés
s’accroît. Dans l'arôme du café, on compte plus de 650 composés connus.
2.1Les composés caractéristiques d'un arôme
Il
n’y a pas encore de “classes d'arômes” strictement définies, mais on
peut tout de même faire quelques grands groupes dans lesquels nous
pouvons classer les molécules et leurs compositions en fonction de
l'arôme donné a la fin.
Selon la nature de l'aliment, trois situations peuvent donc être décrites:
2.1.1.-Situation1: Un seul composé donne la note aromatique typique du produit alimentaire.
Pour certains arômes, il n’y a qu’une seule molécule représentant la note olfactive du produit.
Parmi
toutes les molécules constituants la matières, certaines, à elles
seules représentent la principale note olfactive du produit.
Par exemples, l'arôme de menthe douce peut n'être représenté que par une seule et unique molécule:
Menthe douce
2.1.2- Situation 2:Plusieurs composés peuvent reproduire ou donner l'illusion de l'aliment
Plusieurs composés peuvent reproduire ou donner l'illusion de l'aliment
Par exemple, plusieurs composés peuvent reproduire l'arôme de pomme:
Ou encore, plusieurs composés peuvent reproduire l'arôme de pêche:
2.1.3: Situation 3: Conjonction de molécules
Les
composés chimiques volatils identifiés les uns après les autres ne
semblent correspondre à aucune des notes caractéristiques du produit, ce
sont la conjonction, la mise en commun de tout ces composés qui donne
la perception aromatique complète du produit.
Par
exemple, c’est le cas les cas de l'arôme de poivre et des arômes de
Maillard; ce qui ne veut pas dire que nous ne trouverons pas dans un
avenir proche un composé jouant un rôle clef dans ces flaveurs. (ensemble des sensations perçues à partir de la bouche : goûts (saveurs) et odeurs (arômes) mêlés, sans distinction)
2.2. Quelques composés plus rare d'arôme
2.2.1énantiomère
Nous
pouvons aussi trouver des cas “spéciaux”, par exemple, une même
molécule et son énantiomère (image l’une par rapport à l’autre mais non
superposable) ont une perception différente.
Par exemple, ces deux molécules sont énantiomères. Or leur perception est différente :
R-(-) Carvone S-(-) Carvone
Menthe douce Carvi
2.2.2 Molécule différentes, perception identique
Nous
venons de voir que d’autres molécules ayant seulement une petite
différence dans leur structure peuvent avoir une perception olfactive
complètement différente.
Cependant des molécules de structures complètement différentes, peuvent avoir des odeurs presque identiques.
2.2.3.Quelques exemples d'arômes complexes
2.2.3.1-L’Arôme de viande
Nous savons que la viande cru n’a presque pas d’odeur, ce sont
cependant les différentes formes de cuissons qui provoquent le
développement d'arômes à partir de précurseurs (Composé qui en précède
un autre dans une suite de réactions chimiques ou biochimiques). L'arôme
de viande provient d’ailleurs de la réaction de Maillard, dans la
famille des arômes de transformations.
2.2.2-L’Arôme de fraise.
Cet arôme ne peut être reproduit de façon satisfaisante à partir de ses constituants naturels identifiés.
2.3.Groupes osmophores et influence de la géometrie des molécules sur l’arome
2.3.1 Groupes osmophores
Nous
avons dans une première partie qu’il n’y avait pas de “classes
d'arômes” strictement définies, il apparaît, cependant, que les
molécules des substances douées d'une odeur renferment certains groupes
caractéristiques, dits « osmophores » (responsables de l'apparition de
l'odeur), tels que:
―OH, ―CHO,
C=O, ―OCH3, ―NO2, ―C≡N, C=C ; ―C≡C―.
La présence d’un groupe osmophore dans une molécule n'entraîne pas nécessairement l’analogie (trait commun) d’odeur.
Par exemple, le propénal, ou acroléine (CH2=CH―CHO) dégage une odeur âcre et irritante, tandis que l'aldéhyde cinnamique (C6H5―CH=CH―CHO), répand une odeur agréable de cannelle, bien que ces deux substances renferment le même groupe osmophore, représenté par ―CHO.
2.3.2 Géometrie des molécules
Plusieurs études ont montré que plusieurs facteurs géométriques pouvaient aussi intervenir :
Par
exemple, des molécule de même dimension (dont les groupes osmophores
qu’elles referment ne sont pas obligatoirement similaires) on des odeurs
voisines.
Par exemple, le benzaldéhyde (C6H5―CHO), le nitrobenzène (C6H5―NO2) et le benzonitrile (C6H5―C≡N) présentent tous trois une odeur d'amande amère dut à la taille voisine des molécules le composant
3. Synthèse d'un arôme de banane
3.1 Objectifs et principes de l’expérience
3.1.1 Objectifs
-
Réaliser la synthèse d'un ester odorant : l'éthonate de 3-méthylbutyle,
ou acétate d'isoamyle, arôme alimentaire à odeur et saveur de banane,
selon la réaction d'équation :
CH3COOH + C5H12O = C7H14O2 + H2O
- Réaliser un montage à reflux.
- Séparer le produit final du milieu réactionnel.
3.1.2 Principes
On
augmente la vitesse de la réaction d’esterification en utilisant un
catalyseur, et en portant le mélange à ébullition. Afin de ne perdre ni
réactif ni produit lors de l'ébullition, les vapeurs qui se dégagent
sont aussitôt recondensées et renvoyées dans le mélange réactionnel
grâce au montage dit de " chauffage à reflux " . De plus, nous avons
chauffé le tout pour augmenter la vitesse de la réaction.
On
observe ici que la vitesse de réaction est augmenté grâce a
l’augmentation de la température. La préparation est ici en ébullition
Les
esters sont des composés peu polaires qui présentent des chaînes
carbonées hydrophobes: ils sont peu solubles dans l'eau et
quasi-insoluble dans les solutions aqueuses ioniques. Cette propriété
permet de les extraire du mélange réactionnel par décantation après
addition d'une solution de chlorure de sodium. Cette opération s'appelle
le relargage.
Une
distillation fractionnée permettrait d'éliminer les dernières traces
d'alcool que peut encore contenir la phase organique. De plus, la
température d'ébullition est une indication de l'état de pureté de
l'ester obtenu.
3.2 Préparation de l’ester
3.2.1 Protocole expérimental de la synthèse
Dans un ballon à fond rond, introduire avec précaution :
5mL d’alcool isoamylique (C5H12O2)
7 mL d’acide éthanoïque (C2H4O2)
quelques gouttes d’acide sulfurique concentré (a pour but d’accélérer la réaction chimique)
quelques grains de pierre ponce afin de réguler l’ébullition (unifie l’ébullition)
Chauffer reflux avec un réfrigérant à eau pendant 20 minutes environ.
Photo du matériel utilisé pour le chauffage à reflux :
3.2.2 Résultat
Voici
ce que nous avons obtenu après 20 minutes : c’est la préparation de
l’ester. Il est nécessaire à présent de séparer l’acétate d’isoamyle de
l’acide acétique, de l’alcool isoamyle et de l’eau. Pour cela on utilise
une ampoule à décanter.
3.3 Extraction et purification de l’ester
3.3.1 Protocole expérimentale et explications
L’eau salée permet d’obtenir deux phases hétérogènes, en effet, l’acétate d’isoamyle n’est pas soluble dans l’eau salée.
transvaser le contenu du ballon dans une ampoule à décanter sans y verser les grains de pierre ponce.
Neutraliser signifie que le ph de la phase organique devienne neutre.
Le gaz qui s’échappe est dioxyde de carbone CO2.
Nous pouvons ici observer une ampoule à décanter, deux phases y sont distinctes:
En haut, la phase organique (ester et traces d’eau et d’acide), la synthèse de l'arôme de banane
En dessous la phase aqueuse (eau salée, acide + traces d’ester).
Nous
avons utiliser de l’eau salée car cela diminue la solubilité des
espèces chimiques organiques restée solubilisées dans l’eau (trace
d’ester). Cette technique s’appelle le relargage.
3.4 Conclusion
Au niveau de la perception, les molécules synthétisées et les molécules naturelles sont identiques.
Or, un arôme naturel est constitué de plus de cent espèces chimiques.
Un
arôme de synthèse est souvent constitué d’une seule espèce chimique :
il est moins riche en odeur et en saveur que l’arôme naturel.
Cependant la synthèse d’un arôme permet d’en recréer la molécule principale en plus grande quantité et à moindre coût.
Source :toutes tout les photos sont d’Ophélie Barbosa.